Birds flying high. La haine ne se décrit pas, elle se ressent. Sombre poison pulsant à l’intérieur de mes veines, je ne peux m’en défaire. Elle me colle à la peau, m’enivre l’espace de quelques instants, avant que je ne perde le contrôle, définitivement. La haine se vit, chaque jour, chaque seconde se savoure. You know how I feel. Une longue chute dans le vide, les sens exacerbés, comme si rien d’autre n’avait jamais existé. Ma vision devient floue, les limites s’effacent, je frôle le chaos du bout des doigts, et je m’échappe. J’étouffe, l’implosion est proche, et elle chantonne doucement au rythme des battements de mon cœur, j’en oublie parfois même de respirer. Sun in the sky. J’en viens souvent à penser que je n’ai été créée que pour cette raison. Énergumène désespéré, phénomène de foire, je n’appartiens à aucun clan, elle est ma seule amie, ma confidente la plus proche. Je suis une bombe sur le point d’être enclenchée, je suis prête à exploser. Je suis une machine à exécrer. Je suis née pour écraser, étouffer, je suis venue au monde pour répandre le malheur qui m’a animée bien avant l’heure. You know how I feel. Je veux tout détruire, tout envoyer en l’air ; moi la première. Éduquée pour haïr celle que je suis devenue, je me suis retournée contre mes origines, contre mes parents qui n’ont pas hésité à me dire de m’en aller, je me suis détournée de mes beaux principes, de ces stupides préjugés. J’en ai développé d’autres ensuite, j’étais bien trop faible pour m’en empêcher. It’s a new day. J’ai longtemps vécu dans la peur d’être dévoilée aux yeux du monde. De cette peur est née l’incompréhension, puis la colère, avant que je ne rencontre enfin celle qui m’a créé de toutes pièces. Mes sourires sont glacés, mes paroles sont mordantes, je suis prête à bondir. It’s a new life. J’ai toujours été seule, mais je pense que je ne l’ai jamais plus été que lorsque j’étais entourée. Elle était néanmoins présente, repoussée dans un coin de ma tête. Je ne suis pas heureuse, comment pourrais-je l’être ? J’ai choisi ma voie, sachant pertinemment que le bonheur ne s’y trouverait pas. Je le laisse ainsi aux rêveurs, aux simples d’esprit, aux utopistes. J’ai choisi de survivre. J’ai choisi de me battre. J’ai choisi de démolir. Je me nourris avidement de mon propre mépris. La haine ne se décrit pas, effectivement. La haine, c’est moi. And I’m feeling good.